
Le couperet tombe : dès le 1er janvier 2025, la loi AGEC rend l’affichage environnemental obligatoire pour plusieurs familles de produits. Un score d’impact devra être clairement visible, sous peine de sanctions financières. Les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel reste sous un certain seuil peuvent souffler, elles bénéficient pour l’instant d’une exemption temporaire fixée par décret.
La Commission européenne déploie parallèlement la directive CSRD, imposant la publication d’informations environnementales normalisées dès l’exercice 2025. Les guides méthodologiques s’accumulent, mais les méthodes de calcul et de présentation divergent selon les filières. Les contrôleurs se font plus présents, traquant la cohérence et la fiabilité des données communiquées.
Plan de l'article
Affichage environnemental : où en est-on en 2025 ?
La mutation de l’affichage environnemental est bien engagée en France. Porté par la loi Climat et Résilience, ce dispositif s’ancre désormais dans le quotidien des acteurs du textile. À partir du 1er octobre 2025, chaque vêtement mis en vente sur le territoire français devra arborer un score environnemental parfaitement lisible. L’ADEME pilote la coordination, sous l’œil vigilant du ministère de la Transition écologique. Les calculs s’effectuent via l’outil Ecobalyse, devenu le passage obligé du secteur.
Ce score s’appuie sur une analyse de cycle de vie conforme à la méthode Product Environmental Footprint (PEF), adaptée aux enjeux spécifiques du textile. Sont pris en compte : le rejet de microfibres, la part des exportations hors Europe, le coefficient de durabilité… Chaque critère vient affiner l’évaluation. Mais afficher le score ne suffit pas : il doit d’abord être enregistré sur une plateforme publique, condition sine qua non pour toute communication commerciale. L’information environnementale devient ainsi tangible, contrôlable, et opposable.
La DGCCRF veille au grain. Les contrôles se multiplient, l’exactitude des scores est passée au peigne fin. Un détail à ne pas négliger : chaque déclinaison d’un produit (couleur, taille) nécessite son propre score. Si au bout d’un an, une marque fait la sourde oreille et n’a rien publié, un tiers, association, plateforme, consultant, est habilité à calculer et publier un score par défaut à partir de données prudentes, rarement flatteuses.
Pour les professionnels, la mise en conformité s’impose comme une réalité incontournable. Les produits contenant plus de 20 % de matières non textiles, intégrant des composants électroniques ou relevant de la seconde main restent pour l’instant écartés du dispositif. Mais la pression réglementaire monte d’un cran, et la transparence n’est plus un slogan : elle s’impose sur toute la ligne. L’affichage environnemental n’est plus une perspective lointaine, il redessine dès aujourd’hui les règles du marché.
Quels sont les produits et entreprises concernés par les nouvelles obligations ?
Le périmètre de l’affichage environnemental est strictement balisé. La réglementation cible d’abord les produits textiles d’habillement mis sur le marché français dès le 1er octobre 2025. Chaque variation, qu’il s’agisse de la couleur, de la taille ou du modèle, doit disposer de son propre score environnemental, calculé selon la méthode officielle, puis déposé sur la plateforme dédiée avant toute présentation publique.
Certains produits restent toutefois en dehors du champ d’application. Voici les cas d’exclusion prévus par la réglementation :
- les articles contenant plus de 20 % de matières non textiles sur la masse totale,
- les produits intégrant un composant électronique,
- les vêtements de seconde main.
Les fabricants, distributeurs et marques ont donc tout intérêt à passer en revue leur assortiment pour déterminer quels produits doivent être évalués, et à documenter précisément chaque article éligible.
La mise en conformité concerne tout acteur du textile neuf, quelle que soit sa taille. Des groupes internationaux aux petites entreprises, personne n’est épargné, seuls les produits exclus y échappent. Les marques doivent fournir des données produit fiables et à jour, indispensables pour générer le score. La DGCCRF peut à tout moment vérifier l’exactitude des informations communiquées au consommateur.
La règle s’applique à toute entreprise mettant en circulation un produit concerné. Si, après un an de mise en œuvre, la marque n’a pas publié de score, un tiers est en droit de le calculer et de le rendre public, en s’appuyant sur des valeurs standards souvent peu avantageuses. L’objectif est clair : instaurer la transparence environnementale sur l’ensemble de la filière textile et responsabiliser tous les maillons de la chaîne.
Comprendre les exigences de la loi AGEC et des directives européennes comme la CSRD
Le paysage réglementaire s’est radicalement transformé avec la loi AGEC et la directive européenne CSRD. L’affichage environnemental, issu de la loi Climat et Résilience, s’intègre à ce cadre en imposant un mode de calcul rigoureux. Le score environnemental s’appuie sur l’analyse du cycle de vie (ACV), selon la méthode Product Environmental Footprint (PEF) développée au niveau européen. Cette approche exige de collecter des données précises, depuis la matière première jusqu’au produit fini.
Plusieurs critères d’impact entrent en ligne de compte : utilisation de l’eau, émissions de gaz à effet de serre, utilisation des ressources, mais aussi rejet de microfibres et export hors Europe. La France enrichit la démarche avec des spécificités comme le coefficient de durabilité et la prise en compte de la réparabilité ou de la traçabilité. Ces paramètres déterminent aussi le système de bonus-malus prévu par la récente loi anti fast-fashion.
La CSRD, quant à elle, impose un reporting extra-financier harmonisé et exigeant à l’échelle européenne. Les sociétés doivent y détailler risques et opportunités environnementaux, relier leur stratégie climat à des actions concrètes, et anticiper un renforcement des contrôles. L’objectif, partagé par la France et l’Europe, reste le même : rendre les scores comparables, crédibles et résistants aux tentatives de greenwashing.
Des conseils concrets pour se mettre en conformité sans stress
Avant toute chose, rassemblez l’ensemble des données produit. Sans une vue d’ensemble sur la composition, la provenance, les procédés de fabrication ou la durée de vie prévue, la tâche devient vite insoluble. Les équipes devront établir des ponts entre fournisseurs, fiches techniques et systèmes d’information internes. L’outil Ecobalyse facilite la saisie et le calcul du score environnemental : son interface guide pas à pas, mais chaque variante, couleur, taille, exige sa propre rigueur.
Prendre le temps d’anticiper le portail de déclaration évite bien des ennuis. Ce passage est incontournable : tant que le score n’est pas publié pour chaque article concerné, la commercialisation s’avère risquée. En cas d’oubli, un score par défaut, calculé par un tiers sur la base d’hypothèses peu flatteuses, pourra s’imposer à la marque. Les contrôles de la DGCCRF sont désormais réguliers et détaillés.
Deux leviers majeurs contribuent à améliorer le score : la traçabilité et le coefficient de durabilité. Plus la gamme s’étend, plus la tâche se complexifie. Il devient alors stratégique d’intégrer des services de réparation, de démontrer la robustesse des articles, de prouver l’absence de microfibres, de limiter les exportations hors Europe. Ces efforts se traduisent par de meilleurs scores, et donc un avantage concurrentiel dans le système de bonus-malus.
Faire appel à un organisme tiers, cabinet, association, ou plateforme indépendante, pour valider la méthodologie et sécuriser la démarche s’avère souvent payant. Ceux qui se sont déjà engagés dans la transparence environnementale possèdent une longueur d’avance. Pour les autres, il est temps d’organiser la collecte, formaliser les procédures, former les équipes. La conformité se construit dès à présent, sans attendre la date fatidique.
À l’horizon 2025, les entreprises auront deux choix : subir la pression réglementaire ou transformer l’obligation en opportunité. Le marché ne laissera plus longtemps de place à l’improvisation.






























